• One.

    One.

    J'ouvre lentement les yeux. Encore dans cet hôpital. Parfois je m'imagine que tout n'était un rêve et que je me réveillerai dans mon lit, chez moi à New York dans ma petite chambre. Mais non.
    Je me lève de mon lit en soupirant. En m'observant dans le miroir, je soupire. Je suis banale, rien en moi ne me démarque des autres. J'ai de longs cheveux châtains clairs tirant vers le blond, de grands yeux verts, et un piercing au nez.

    Une infirmière frappe à ma porte. C'est Miranda. C'est la seule infirmière que j'accepte de voir, car c'est la seule qui soit sincère. Elle pose son regard chaud et compatissant sur moi, et s'assoit sur mon lit.

    - Bonjour, Angie, me fait-elle en souriant, même si je perçois de la tristesse dans sa voix.
    - Salut. Alors, quelle est la triste nouvelle que tu viens m'annoncer aujourd'hui, dis-je en m'asseyant à ses côtés.

    Elle reste silencieuse un instant, avant de se lancer.

    - Angie, tu sais que ça fait maintenant six mois que tu es là, et nous pensons qu'il est temps pour toi de t'ouvrir au monde, et de faire face à la vie.

    Je la regarde. Elle est en train de me dire de quitter l'hôpital.

    - Je dois quitter l'hôpital, dis-je d'une voix dénuée d'émotion.
    - (elle se racle la gorge) Oui, c'est ça. Tu vas énormément me manquer Angie, mais c'est mieux pour toi et ton développement personnel, de ne pas rester ici. Ne t'inquiète pas pour les journalistes, tu changeras de nom, et de vie. À partir de maintenant, tu n'est plus Angie Hopkins, de New-York, mais Malia Fields, originaire de San Francisco, et tes parents sont partis vivre à Paris pour raisons professionnelles. Tu disposeras d'un compte à ton nom – ton nouveau – et d'un appartement à Miami. Tu entreras dans un lycée réputé de Miami, qui est, je préfère toujours te prévenir, fréquenté par beaucoup de gosses de riches. Évite de te faire remarquée, et ne dis à personne qui tu es, à moins que tu ne veuilles être harcelée.

    J'acquiesce sans ouvrir la bouche, me contentant d'écouter. À cause du fait que mes parents étaient deux assez célèbres, les journalistes voudront forcément en savoir plus sur leur mort. Ils viennent chaque jour guetter ma sortie pour se jeter sur moi comme des vautours.
    Miranda me lance un regard triste puis me serre dans ses bras. Elle me glisse un : « Sois prête dans une heure. » avant de sortir de la pièce.
    Je reste un moment immobile, puis je commence à faire ma valise. Je m'habille ensuite des vêtements restants, me maquille de mascara et d'un trait d'eye-liner, puis sors de ma chambre sans regarder en arrière. Je traverse le long couloir vide et froid la tête baissée, comme la première fois, et descends lentement les escaliers. Une voiture noire au vitres teintées est garée devant l'établissement, et, par chance, aucun journaliste à l'horizon. Je ne suis jamais apparu dans les journaux, mais je sais qu'ils me reconnaîtront tout de suite, à cause de la ressemblance frappante avec ma mère.

    Je sors accompagnée de Miranda – les autres infirmières n'en ayant rien à foutre – et mets ma valise dans le coffre de la voiture. Je m'installe à l'intérieur puis fais un simple signe d'au revoir à Miranda. Je n'aime pas montrer mes sentiments, alors même si ça me rend très triste, je ne le dis pas. C'est d'ailleurs pour cette raison que je semble si remise de l'accident. C'est faux. Je souffre, affreusement. Je suis détruite, totalement vide de l'intérieur. Mais ça, personne ne le sait ni ne le voit. Je ne pleure pas, plus depuis l'accident.

    Les vitres se referment sur le maigre sourire de Miranda. Le chauffeur ne m'adresse pas la parole durant le trajet. Je passe environ une heure et demi à regarder dehors, observant le paysage défiler devant mes yeux, puis nous arrivons enfin à l'aéroport.

    Arrivés à l'aéroport, il me sort ma valise du coffre puis me lance un : « Bonne route. » avant de remonter dans la voiture, me laissant seule. Le vent vient me caresser le visage et fait voler mes cheveux. Je marche en direction de la salle d'embarquement, et attends environ trente minutes, avant que mon vol ne soit annoncé. Je fais donc tout le nécessaire et arrive enfin dans l'avion. Je m'installe dans mon siège, et regarde en face de moi, en tremblant légèrement. Je hais les avions. Je hais vraiment ça. Quand j'entends que l'avion va décollé, je mets vite un chewing-gum dans ma bouche – on m'a toujours dit de faire ça.
    L'avion décolle et j'agrippe les accotoirs de mes mains moites en serrant les paupières.

    Quand l'avion se stabilise et que je rouvre les yeux je vois quelqu'un assis juste en face de moi. C'est un garçon qui doit avoir mon âge, enfin je pense. En effet, il porte un sweat à capuche noir qui cache son visage. De plus, je n'ai donné qu'un coup d'œil furtif, avant de baisser les yeux.

    - Alors, t'as peur des avions ?, me dit-il d'un ton moqueur, dans le but d'engager la conversation.

    Je ne réponds pas. Je n'ai pas envie de parler à quelqu'un aujourd'hui. En fait, je pense aussi que c'est à cause du fait que je n'ai pas été en contact avec d'autres gens que les infirmières ou les autres pensionnaires de l'hôpital pendant un peu plus de six mois.

    - Ok, fait-il en soupirant.

    Je ne réponds toujours pas et je lui fais bien comprendre que je ne l'écoute pas en mettant mes écouteurs dans mes oreilles. Je mets la musique et regarde le garçon partir les mains dans les poches, une mine déçue sur le visage.

    Je tourne la tête et observe dehors. C'est magnifique. Des nuages rosés et des rayons de soleil éclatants perçant le paysage.
    Je m'assoupis et m'endors lentement.
    Je suis réveillée en sursaut par l'annonce de l'atterrissage. Je m'empresse de ranger mes affaires sorties, et attends d'atterrir. Ça va, j'ai moins peur.

    On atterrit et je descends en courant.
    Je reste debout, immobile. Je prends une grande inspiration en fermant les yeux.

    Me voilà à Miami.
    Adieu mon ancienne vie.
    Adieu Angie.
    J'ai dix-sept ans, je m'appelle Malia Fields et aujourd'hui je commence une nouvelle vie.


  • Commentaires

    1
    Mardi 20 Mai 2014 à 18:18

    C'EST IMPOSSIBLE D'ECRIRE UNE TEL PERFECTION ! ♥♥♥♥♥ *QQ*

    2
    Mardi 20 Mai 2014 à 18:52

    Merci *^* ♥

    3
    Dimanche 26 Octobre 2014 à 12:37

    ta fiction est juste parfaite ,  elle est bien écrite , l'histoire est cool bon enfin bref tout est cool . C'est de la perfection .

    PS : je me suis abonnée à ton blog

    4
    Dimanche 26 Octobre 2014 à 15:19

    J'aime le début de ta fiction ! Je vais lire les chapitres de ta fiction !

     

     

    5
    Lundi 27 Octobre 2014 à 12:53

    Bubble : Merci, ça me touche vraiment énormément. Je suis heureuse qu'elle te plaise autant !

    creme de citron : Merci beaucoup !

    6
    Jeudi 30 Octobre 2014 à 11:07

    c'est tout simplement extraordinaire j'adore ta fiction je lirais la suite , faut dire que j'ai un paquet de retard

    7
    Samedi 1er Novembre 2014 à 02:19

    Merci beaucoup ça me fait très plaisir !

    Prend ton temps, tu verras moins le temps passer entre les chapitres xD

    8
    Samedi 1er Novembre 2014 à 12:02

    Ok et de rien tu le merite

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